samedi, avril 26, 2025
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Trois questions à Christ Ndong, président du Syndicat national des greffiers du Gabon (Synagref)

Depuis plusieurs mois, le système judiciaire gabonais a connu une série de grèves. Les principales revendications des greffiers ont porté sur la reconnaissance juridique de leur statut et les interférences du pouvoir politique dans les affaires judiciaires. Après plusieurs semaines de tensions, les greffiers, comme les magistrats, ont finalement décidé de la levée de leur mouvement à l’issue d’assemblées générales simultanées. La rédaction de Gabonclic.info s’est entretenue avec Christ Ndong, président du Syndicat national des greffiers du Gabon (Synagref), pour comprendre les raisons de cette décision.

Gabonclic.info : Vendredi 04 avril, vous avez mis un terme à la grève générale illimitée. Quelles sont les raisons qui ont motivé cette décision ?

Christ Ndong : Avant tout, permettez-moi de vous remercier pour l’intérêt que vous portez à notre lutte et à la situation des greffiers au Gabon. La suspension de notre mouvement s’explique par plusieurs avancées majeures. D’une part, le dialogue a été renoué avec le ministère de la Justice, et nous avons multiplié les échanges avec des acteurs institutionnels tels que le président de la Cour constitutionnelle et le Médiateur de la République. D’autre part, notre projet de loi portant statut particulier des greffiers a franchi plusieurs étapes clés. Il a été examiné par le Secrétariat général du gouvernement, validé en Conseil interministériel, puis adopté en Conseil des ministres. Enfin, nous avons été conviés à un entretien à la présidence de la République avec le général Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la Transition. Cette reconnaissance institutionnelle de nos revendications et l’adoption du texte en Conseil des ministres constitue une avancée significative qui justifie notre décision de suspendre la grève.

Avez-vous obtenu satisfaction sur l’ensemble de vos revendications, ou reste-t-il encore des points à régler ?

Toutes nos revendications n’ont pas encore été satisfaites. Plusieurs points restent en suspens, notamment la fourniture des costumes d’audience (toges), la réfection des tribunaux et surtout la promulgation effective du statut particulier des greffiers. Cela dit, nous avons tenu compte du contexte actuel, marqué par la transition politique et la préparation de l’élection présidentielle. Nous avons également constaté une volonté manifeste des autorités, en particulier du président de la Transition, d’améliorer nos conditions de travail. Des avancées concrètes ont déjà été obtenues, et nous espérons qu’elles se poursuivront. Dans cette optique, nous avons fait le choix de suspendre notre mouvement dans l’intérêt supérieur de la nation, tout en restant vigilants quant à la mise en œuvre effective des engagements pris.

Un dernier mot ?

Cette grève, qui a duré deux mois, a mis en lumière les dysfonctionnements structurels de notre système judiciaire. Elle a rappelé au gouvernement l’urgence de réformes profondes. Nous espérons que, d’ici la fin de la transition, le statut particulier des greffiers sera promulgué. Il en va de la modernisation et du bon fonctionnement de la justice gabonaise. Je vous remercie.

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