Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a tiré la sonnette d’alarme ce mercredi. Depuis le début de l’année 2024, plus de 8 000 personnes ont été portées disparues au Soudan, théâtre d’une guerre civile d’une rare intensité. Ce chiffre, déjà vertigineux, ne représenterait toutefois qu’un fragment de la réalité selon l’institution humanitaire, qui évoque « la partie émergée de l’iceberg ».
« Ce ne sont que les cas que nous avons recensés directement », a précisé Daniel O’Malley, chef de la délégation du CICR au Soudan, dans une déclaration à l’AFP. « Nous savons qu’il ne s’agit que d’un faible pourcentage de l’ensemble des cas de disparition », a-t-il ajouté, mettant en lumière l’ampleur du drame humain qui se joue loin des caméras.
Retour sur une guerre dévastatrice. Le Soudan, l’un des plus vastes pays d’Afrique, est plongé dans une spirale de violences depuis avril 2023, date à laquelle les tensions entre l’armée régulière du général Abdel Fattah al-Burhane et les Forces de soutien rapide (FSR), dirigées par le général Mohamed Hamdan Daglo ont dégénéré en affrontements armés à grande échelle. Ce conflit fratricide a transformé les centres urbains en champs de ruines, fracturé les tissus sociaux et déplacé des millions de civils.
Ce chaos a entraîné une dislocation complète des structures étatiques et humanitaires. L’absence d’autorité centrale fonctionnelle et les difficultés d’accès sécuritaire rendent les opérations de recherche et de documentation extrêmement périlleuses, voire impossibles dans certaines régions.