Le président de la Transition, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, a reçu en audience le directeur général adjoint de la société marocaine Addoha Mehdi Zemmama, en présence du ministre de l’Habitat Ludovic Megne. Cette rencontre, des sources du palais Rénovation, aurait eu en point de mire le projet de construction de plusieurs logements sociaux au Gabon.
« Jamais deux sans trois », diraient les dogmatiques des chiffres. Le problème de logement constitue une véritable problématique au Gabon, notamment à Libreville et dans les autres grandes villes du pays. La construction de logements sociaux demeure donc une réelle solution à ces difficultés, surtout à l’aménagement d’aires à bâtir.
C’est pour faire face à cette défaillance que le président Omar Bongo avait créé la Société nationale immobilière (SNI), née de la fusion intervenue, en 1976, entre l’Office national de l’habitat (ONH) et la Société gabonaise d’aménagement et d’équipement immobilier (SGAEI), qui avait succédé, en 1961, à la Société immobilière du Gabon (SIG). Cette initiative avait permis la construction des cités à Likouala, à Owendo et à Port-Gentil et dans d’autres localités du pays. Ces cités demeurent, à ce jour, les seules construites par l’Etat gabonais.
Lors de la campagne pour la présidentielle anticipée de 2009, le candidat Ali Bongo Ondimba, conscient de la carence de logements sociaux, avait basé sa campagne sur ce chapitre, sur les conseils de son équipe de campagne, particulièrement d’un certain Guy Bertrand Mapangou. A savoir la construction de 5000 logements par an.
Une promesse qui n’avait guère reçu l’assentiment de son ami sénégalais, un certain Ousmane Cissé, qui avait alors plié bagages « pour ne pas participer à un gros mensonge. » Et le temps avait fini par lui donner raison. Car, durant les quatorze années de son règne, Ali Bongo n’a point été capable de réaliser le dixième de cette promesse.
« Les mêmes causes produisent les mêmes effets », dit-on. Voilà qu’à la veille d’une campagne présidentielle, qui promet d’être épique, les mêmes conseillers ramènent leur mystification, qui aura pour conséquence de discréditer le général Oligui Nguema si celui-ci, comme tout l’atteste, est candidat à la magistrature suprême.
Déjà, un autre proche du président de la Transition, Gervais Oniane, déclare haut et fort qu’il est l’initiateur du projet présidentiel de l’érection de Libreville II, alors que l’Etat a déjà du mal à faire de Libreville, une capitale enviable, comme on le voit ailleurs.
La nouvelle promesse de 5000 logements est l’initiative d’une société privée. Le président de la République ne devrait donc pas as s’impliquer dans cette aventure, dont l’issue n’est guère certaine. Car, même s’il est connu que la société Addoha est un acteur majeur du secteur immobilier en Afrique, pour avoir déjà opéré dans plusieurs pays, notamment au Maroc, en Côte d’Ivoire, au Sénégal et au Ghana, elle n’est guère exempte de reproches.
Sa plus grande production de logements réalisée au Ghana est, certes, impressionnante, avec quelques milliers d’unités construites. Mais rien ne garantit la même prouesse au Gabon. Surtout lorsqu’on connaît le degré d’avidité de nos compatriotes qui introduisent les sociétés étrangères dans le circuit national.
Les exemples, de ces entreprises étrangères obligées de mettre la clé sous le paillasson, ou de plier bagages avant même le début du chantier, sont assez nombreux. Ce qui a pour conséquence la multiplication des chantiers inachevés à travers le pays.
Un nouvel échec de ce projet de 5000 logements pourrait marquer d’un point négatif la gouvernance de Brice Clotaire Oligui Nguema, comme se le reproche certainement Ali Bongo aujourd’hui.