Le Parti démocratique gabonais (PDG) s’apprête à trancher sur son positionnement par rapport à l’élection présidentielle du 12 avril 2025. Dans une note officielle datée du 12 mars 2025, signée de sa Secrétaire générale Angélique Ngoma, le parti annonce un processus de consultation et de concertation qui aboutira, ce 19 mars, à la désignation d’un candidat à soutenir. Cette décision intervient alors que la Commission nationale d’organisation et de coordination des élections et du référendum (CNOCER) a rendu publique une liste de quatre candidats admis à concourir pour la magistrature suprême.
Aîné des formations politiques du pays, le PDG, qui compte, selon ses responsables, plus de 1 400 sections et près de 6 000 comités, entend peser de tout son poids dans l’échéance à venir. Trois grandes rencontres internes sont ainsi prévues ce mercredi: une réunion des organes exécutifs, une autre avec le Conseil consultatif des sages et, enfin, une séance du Bureau politique. L’objectif affiché est clair : engager le PDG aux côtés du candidat qui correspondrait le mieux à sa vision et à ses intérêts.
Le PDG en quête d’une nouvelle identité politique
Ce choix de soutien contraste pourtant avec les déclarations du président du parti, Blaise Louembe, qui affirmait que le PDG présentera des candidats à toutes les élections. Pourquoi, dès lors, cette volte-face ? L’ex-parti au pouvoir, fragilisé depuis la chute d’Ali Bongo Ondimba le 30 août 2023, et par de nombreux départs, semble encore en quête d’une nouvelle identité. L’heure n’est plus à l’hégémonie, mais à la survie dans un paysage politique recomposé.
Longtemps perçu comme un monolithe dominant, le PDG cherche désormais à s’adapter aux nouvelles réalités du pouvoir. Son absence de candidat naturel pour la présidentielle illustre la transition délicate qu’il traverse. Le parti tente de ménager sa base militante, tout en restant dans les bonnes grâces des nouvelles autorités.
Un soutien acquis à Brice Clotaire Oligui Nguema
Mais au fond, existe-t-il réellement un suspense sur le choix du PDG ? Peu probable. Tout porte à croire que le parti soutiendra Brice Clotaire Oligui Nguema. Depuis la prise de pouvoir de ce dernier, de nombreux cadres de l’ancien rouleau compresseur ont été maintenus ou nommés à des postes stratégiques, tant au sein du gouvernement que dans les institutions parlementaires ou la haute administration. Cette proximité politique rend quasiment impossible un soutien à un autre candidat, notamment Alain Claude Bilie-By-Nze, qui ne cesse de fustiger ses anciens camarades du PDG, les qualifiant de « lâches » et de « contradictoires ». Encore moins l’indésirable ancien controversé Camarade, Germain Stéphane Iloko Boussengui, ou l’inconnu Joseph Lapensée Essingone.
Le PDG, en quête de stabilité et d’influence, n’a d’autre choix que de se ranger du côté du pouvoir en place. La concertation du 19 mars pourrait bien n’être qu’une formalité pour officialiser un soutien déjà acté. Le PDG se repositionne, non plus en conquérant, mais en allié stratégique du régime actuel.