Oyem, 9 avril 2025. C’est un véritable raz-de-marée humain qu’a connu le stade d’Engong à Oyem. À trois jours d’un scrutin présidentiel crucial, le candidat Brice Clotaire Oligui Nguema a effectué une démonstration de force impressionnante dans sa province natale du Woleu-Ntem, accueilli avec ferveur par plus de 20 000 partisans survoltés venus communier avec celui qu’ils appellent déjà « le Bâtisseur en chef ».
Dès les premières heures du matin, la ville était en ébullition. Entre prestations d’artistes locaux et stars internationales, chants patriotiques et danses traditionnelles, l’ambiance au stade était à la fois festive, électrisante et profondément symbolique. Mais c’est l’arrivée du candidat lui-même, entrant dans l’arène à petites foulées, qui a véritablement enflammé la foule, dans un geste fort, presque rituel, de proximité avec « son peuple ».

Un discours de cœur et d’engagement
Les slogans ont fusé de toutes parts : « Oligui… président ! », « A bô bô ! » — en fang, victoire assurée —, ou encore « Le 12, c’est le 12 ! », date du premier tour du scrutin. La clameur populaire s’est intensifiée lorsque le général-candidat a repris lui-même ces formules dans sa langue paternelle, renforçant l’adhésion émotionnelle d’un public déjà conquis.
S’exprimant avec gravité et affection, Brice Clotaire Oligui Nguema s’est adressé à ses frères et sœurs du Nord, les exhortant à se mobiliser massivement pour faire triompher une vision d’unité, de renouveau et de développement. Il a profité de cette tribune pour dresser un bilan éloquent de son action à la tête de la transition, soulignant les avancées réalisées dans la province : réhabilitation d’écoles, relance des hôpitaux, aides agricoles, électrification rurale…
Mais surtout, il a évoqué avec insistance un projet structurant majeur : la route Libreville–Kougouleu–Medouneu–Sam–Bibasse–Oyem, destinée à désenclaver durablement le Woleu-Ntem et à dynamiser l’économie locale. Une promesse concrète, saluée par des applaudissements nourris. « Le Woleu-Ntem est un paradis. Et je m’engage à lui redonner les couleurs de son passé glorieux. Nous n’avons pas à rougir de notre identité : elle est notre force », a déclaré le candidat, sous les vivats de la foule.
Un ancrage local, une ambition nationale
Au-delà de l’émotion, le meeting d’Oyem a révélé une stratégie politique bien huilée : conjuguer ancrage local fort et projet national inclusif. En se présentant comme « le fils du pays », Oligui Nguema capitalise sur ses origines nordistes tout en projetant une image de leader fédérateur, soucieux de rééquilibrer les territoires et de corriger les inégalités historiques.
Ce retour triomphal dans sa terre natale n’est pas anodin : il s’inscrit dans une volonté de reconnecter le politique au terrain, de rendre visible l’action publique et d’incarner un style de gouvernance fondé sur la proximité, l’écoute et la concrétisation des engagements.
Une mobilisation populaire qui en dit long
La mobilisation exceptionnelle d’Oyem est un indicateur précieux à l’approche du scrutin. Elle traduit un enthousiasme réel, un espoir tangible et une volonté de rupture avec les anciennes pratiques politiques. Si la victoire ne se décrète pas dans les stades, elle s’y prépare souvent.

Pour beaucoup, ce 9 avril ne fut pas simplement un rassemblement électoral, mais un moment de reconquête citoyenne, de fierté retrouvée, et d’aspiration à un avenir plus juste, plus uni, plus gabonais.