A une semaine d’un scrutin présidentiel historique devant marquer la fin de la transition militaire et le retour du Gabon à l’ordre constitutionnel, des personnalités issues des milieux religieuses, académiques et traditionnelles appellent à l’apaisement et au respect des principes du processus démocratique.
Réunis sous l’égide de l’Institut international pour la démocratie et l’assistance électorale (IDEA), ces « garants moraux » ont pour mission de veiller à la transparence et à la sérénité de la campagne électorale. Vendredi 4 avril, ils ont présenté à la presse un code de bonne conduite signé par cinq des huit candidats en lice.
Adopté officiellement le 27 mars lors d’une cérémonie à Libreville, ce mémorandum vise à prévenir toute dérive susceptible de troubler l’ordre public. « Le Gabon est un havre de paix. Ce code est notre boussole morale pour préserver cette image », a déclaré la professeure Honorine Ngou, membre du collectif.
Parmi les candidats n’ayant pas encore signé ce code de bonne conduite, figurent le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema et son principal adversaire, Alain Claude Bilie By Nze. Une absence qui alimente les spéculations. « Il ne s’agit pas d’un refus, mais d’un simple décalage de calendrier », a assuré l’imam Assoum, un des principaux membres de l’IDEA, en appelant tous les candidat au respect de l’autre et à un langage de paix.
Les garants moraux insistent sur l’importance du code de bonne conduite comme un outil de prévention des violences post-électorales, rappelant l’impact d’initiatives similaires en Gambie, au Nigeria ou au Ghana. « Le 30 août 2023 reste dans les mémoires. Le Gabon a payé le prix fort de l’instabilité. Ce code est une réponse proactive pour éviter que l’histoire ne se répète », a souligné le représentant religieux.
Engagés aux côtés de la Médiature de la République, les garants moraux annoncent des actions de sensibilisation, notamment auprès des femmes et des leaders religieux. Leur ambition est de garantir une campagne axée sur les idées et un scrutin pacifique. « L’amour bâtit, la haine détruit. C’est par l’unité et le respect que nous construirons le Gabon de demain », a conclu l’imam Assoum.