samedi, avril 26, 2025
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[Grande interview] Pierre Goudiaby Atepa : “Il y a une chose d’extraordinaire par laquelle nous allons commencer, c’est le nouvel aéroport international qui, lui-même, va être certainement le cœur du développement que nous souhaitons pour Libreville 2”

Samedi dernier – alors qu’une forte pluie se déverse sur la capitale gabonaise et ses environs- nous avons rendez-vous, “quelque part” à la Sablière, avec Pierre Goudiaby Atepa. Cet architecte, Sénégalais d’origine, est un ancien pensionnaire de l’Institut polytechnique de RENSSELEAR de NEW YORK. Polytechnicien ingénieur architecte, il est lauréat de plusieurs concours nationaux et internationaux. La veille, c’est-à-dire le vendredi 28 mars 2025, le général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema posait la première pierre de Libreville 2 et du nouvel aéroport international d’Andem. En compagnie de ses collègues architectes gabonais, lui, le PDG du Groupe Atepa, a le devoir de matérialiser ces projets importants, porteurs d’innovation et de durabilité, pour à la fois moderniser les infrastructures du pays et  l’économie nationale. Pour notre interlocuteur, telle une profession de foi :“Libreville 2 ne sera pas un éléphant blanc”. La parole pleine d’assurance et de certitude, l’architecte de la nouvelle ville et de l’aéroport nous a reçus avec beaucoup d’enthousiame. Il voit en la future capitale administrative, un géant parc d’attractions, des studios d’enregistrement pour l’industrie du cinéma, une capitale de l’intelligence artificielle! Des mots qui font rêver et qui appellent déjà à habiter dans l’avenir. Libreville 2 et le nouvel aéroport, ce sont aussi des emplois à gogo! Lecture.

Gabonclic.info : Comment l’architecte Pierre Goudiaby Atepa se retrouve au Gabon aux côtés de Brice Clotaire Oligui Nguema, le chef de l’Etat gabonais, à parler de la construction d’un nouvel aéroport et de Libreville 2 ?

Pierre Goudiaby Atepa : J’exerce le métier d’architecte depuis un peu plus de 50 ans et je mets le développement de l’Afrique au centre de mes préoccupations. Quand le président de la Transition a accédé au pouvoir, j’ai remarqué que son premier projet qui devrait être emblématique était de créer une nouvelle ville pour décongestionner Libreville. Par la grâce de Dieu j’ai demandé à être reçu quand le président est venu à Dakar (janvier 2024, Ndlr) pour d’abord le féliciter et ensuite pour lui demander si je pouvais me permettre de lui faire « une offre spontanée ». Il a accepté et il a pris le temps de bien analyser. Il m’a rappelé pour me faire l’esquisse de ce qu’il voulait avec la consigne exigeante que ça ne coûte pas trop cher à l’Etat et que j’intègre les architectes, les urbanistes, les ingénieurs gabonais pour effectuer le travail ensemble. Il ne voulait pas faire un éléphant blanc. J’en suis allergique moi-même. Avec mon expérience de président de l’Union des architectes d’Afrique, je sais être un chef d’orchestre sans être l’orchestre. Non seulement je vais intégrer les Gabonais, mais en plus ils vont travailler comme moi dans l’équipe pour apporter leur sensibilité. Ce n’est que comme ça qu’on peut former des patriotes au service du développement de leur pays.

Quels sont les contours de cette nouvelle ville ?

Simplement une ville ouverte, intelligente et verte. Vous êtes un pays où la nature est reine. Il ne faut pas perturber cet atout extraordinaire. J’y ai juste ajouté un modèle économique sur lequel nous travaillons depuis des années et qui a été validé par les plus hautes instances internationales, bâtir une ville à partir de son propre foncier, exemple pris du terrain que j’ai acheté à Dakar il y a 42 ans. Je l’ai eu pour 42 millions. Aujourd’hui, ce terrain vaut 18 milliards de Fcfa. Donc les Gabonais qui vont investir dans la ville nouvelle doivent savoir que c’est un investissement pour l’avenir. Mais pour éviter la spéculation, le système que nous proposons est de créer une “special purpus véhicule”. C’est un instrument juridique, une société de concret. Elle va gérer tout le foncier de la ville nouvelle. Parce qu’il est mieux que tout soit mis dans une société qui va faire de la spéculation foncière au profit de tous, pas pour les copains et les coquins. Il l’a bien compris.

Que deviendrait Libreville dans ces conditions ? Quel serait son nouveau statut ?

Ce serait peut-être dommage qu’on retire à Libreville 1 sa fonction historique. C’est en revanche peut-être mieux de la décongestionner pour créer Libreville 2, un centre d’affaires qui peut devenir la capitale administrative. Je pense que ça peut être une excellente forme. Oui, nous allons vous faire une ville intelligente, une ville verte, mais également et surtout une ville qui se voudra la capitale de la sous-région économique. On créera un district, une ville économique, culturelle, autour du grand théâtre. On ira même jusqu’à faire des studios d’enregistrement comme Bollywood pour ne pas prendre l’exemple du Nigeria, pour que les cinéastes, les créateurs de toute la sous-région puissent venir exercer, créer leurs films, leurs documentaires chez vous. Mais il y a également et surtout qu’étant dans l’ère non seulement du numérique, mais de l’intelligence artificielle, nous voulons proposer que cette ville-là soit également la capitale de l’intelligence artificielle de toute la sous-région et d’ailleurs. Vous n’avez pas à financer cette partie-là, vous faites partie d’une organisation qui s’appelle la CEMAC. La CEMAC devrait pouvoir en faire son affaire pour tous les pays de la CEMAC.

Pour couronner tout ça, nous allons faire une des plus grandes tours de la sous-région qui sera la grande tour de Libreville 2. Elle aura pour vocation d’attirer pour que les gens comprennent que nous allons faire la capitale de l’intelligence de toute la sous région. Pour le président de la République, on va peut-être l’appeler la Cité des sciences, des technologies, et de l’intelligence artificielle. Il m’a également proposé de voir comment nous pouvons attirer les autres pays à venir voir et visiter le Gabon, pourquoi pas ? Nous lui avons suggéré de créer ce que nous avons appelé “Savana Kingdom”, un peu le Disneyland africain en Afrique centrale. Pour que tous les enfants avec une thématique africaine puissent venir découvrir qui est le lièvre, comme on l’appelle chez nous, Ozimba, ou et cetera. Vous allez voir, on va faire le Royaume des enfants ici. Mais Libreville 2 va enrichir Libreville 1, c’est ça qu’il faut voir. Parce que nous allons créer, grâce à la vision du chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, une nouvelle richesse qui ne coûte rien. Dans une surface de 30000 hectares, nous allons développer une nouvelle synergie dans le cadre de l’habitat, dans le cadre du développement urbain et de la sécurité.

Pour couronner tout ça, nous allons faire une des plus grandes tours de la sous-région qui sera la grande tour de Libreville 2. Elle aura pour vocation d’attirer pour que les gens comprennent que nous allons faire la capitale de l’intelligence de toute la sous région. Pour le président de la République, on va peut-être l’appeler la Cité des sciences, des technologies, et de l’intelligence artificielle. Il m’a également proposé de voir comment nous pouvons attirer les autres pays à venir voir et visiter le Gabon, pourquoi pas ? Nous lui avons suggéré de créer ce que nous avons appelé “Savana Kingdom”, un peu le Disneyland africain en Afrique centrale. Pour que tous les enfants avec une thématique africaine puissent venir découvrir qui est le lièvre, comme on l’appelle chez nous, Ozimba, ou et cetera. Vous allez voir, on va faire le Royaume des enfants ici. Mais Libreville 2 va enrichir Libreville 1, c’est ça qu’il faut voir. Parce que nous allons créer, grâce à la vision du chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, une nouvelle richesse qui ne coûte rien. Dans une surface de 30000 hectares, nous allons développer une nouvelle synergie dans le cadre de l’habitat, dans le cadre du développement urbain et de la sécurité.

Aujourd’hui le développement d’un pays ne se mesure plus à sa seule architecture. Il faut en plus être présent dans les services de pointe très concurrentiels comme le numérique!

Tout à fait, c’est pourquoi nous avons d’abord expliqué au président le plus grand projet que nous ayons. Mais comme vous le savez, un bon groupe s’occupe de beaucoup d’autres domaines. Il y a 20 ans, j’ai voulu lancer 2 satellites ; un satellite pour la CEMAC, et un satellite pour notre sous-région. Au-delà de ça, notre plus gros projet aujourd’hui, c’est ce que nous appelons les routes de l’acier et de l’aluminium qui sont les nouvelles routes commerciales comme l’ancienne route de la soie. Parce qu’ils prennent le fer et autres minerais ici. Ils l’amènent en Chine sur 20.000 km. Ils le ramènent sur 40.000 km. Ici au Gabon, vous pouvez réduire ces distances à peut-être 300 ou 500 km au lieu de 80.000. Par la grâce de Dieu, vous avez les mines de fer, du pétrole et du gaz. Vous avez également du manganèse pour faire de l’acier, voire de l’acier inox avec peut-être un peu de nickel. Donc, plutôt que les bateaux polluent l’atmosphère pour faire 20.000 km, vous allez préparer le marché commun africain. Si vous produisez au Gabon, vous pouvez vendre jusqu’en Afrique du Sud, vous pouvez vendre jusqu’au Maroc, vous pouvez vendre  jusqu’au Caire, sans taxes, sans quotas. Et c’est ça qu’il faut préparer maintenant! Et vous avez tous les atouts pour le faire!

Plutôt ambitieux et peut-être même trop ambitieux non ?

Il faut de l’ambition pour réaliser un rêve. Parce que Dubaï, c’est quoi ? C’est un rêve que des gens ont réalisé. Le président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema a son rêve. Nous, nous sommes des techniciens. Nous devons lui dire comment le réaliser. Qu’il ait confié cette tâche à des Africains nous va droit au cœur. Bien sûr, Il y a une chose d’extraordinaire par laquelle nous allons commencer, c’est le nouvel aéroport international qui, lui-même, va être certainement le cœur du développement que nous souhaitons pour Libreville 2. Les gens vont aller voir un des aéroports les plus modernes de la sous région avec tout ce qu’il faut. Et je termine par cette suggestion. Il est important que vous continuez à être un pays d’accueil, à vous ouvrir. Le défi que vous avez, c’est un défi d’une population qui n’est pas très nombreuse comparée à vos voisins. Comment tirer votre épingle du jeu ? Vous êtes 2,2 millions, voire 2,5 millions. Vos voisins ont 30 millions de personnes pour un, voire 100 millions globalement. Qu’est-ce que vous devez faire pour exister ? C’est là où je suis parfaitement en phase avec Monsieur le président de la République. Il vous faut vous ouvrir sans perdre votre âme. Pour que les voisins acceptent le cadre d’une coopération dont il faudra trouver les tenants et les aboutissants. Pour qu’ils soient intégrés dans tout le process, pour que dans la SPV qui va être créée, on sache qu’il y a tel pourcentage de parts qui appartient aux populations locales, et tant aux expatriés. Donc voilà pourquoi je me réjouis encore une fois de ce jour historique de la pose de la première pierre de Libreville 2. 

Brice Clotaire Oligui Nguema

On a fait le tour de la question et tout a été repassé. Nos villes ont souvent des problèmes d’inaccessibilité et de transport. Comment envisagez-vous la fluidité et les voies de communication? 

Mais c’est une excellente question. Si vous voyez qu’on y a ajouté ville verte et intelligente, c’est que tout ça aujourd’hui est régulé par l’intelligence artificielle. Ça sera la ville la plus connectée d’Afrique, certainement. Et vous avez vu la grande tour ? Elle n’est pas là pour rien. Vous avez vu qu’il y a une grande antenne ? Au-dessus de la grande tour, ça sera le cerveau. C’est pour cela qu’on a créé autour de la grande tour la cité des sciences, des technologies et de l’intelligence artificielle. Et on voudrait que ce soit le cœur de l’avenir technique, technologique de toute la sous-région. Donc ça, ça sera régulé, entre autres à partir de cet espace-là, de ce petit village du savoir et de l’intelligence.

Et c’est pour quand ?

Mais ça a commencé hier (vendredi 28 mars 2025, Ndlr). Il nous faut encore affiner les études. Là, on va démarrer les études de sol, et cetera. Mais je puis vous dire déjà qu’en sept ans, ce sera fait. A la fin de son premier septennat, il pourra inaugurer des édifices. Il lui restera, je l’espère pour nous tous, le 2e pour parachever son projet.

Pierre Goudiaby Atepa

GabonAlph24
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