Depuis l’instauration du multipartisme, à la sortie de la conférence nationale de 1990, le Gabon a connu une multiplication des formations et association à caractèrepolitique. Un phénomène qui s’est amplifié sous la transition actuelle. Avec plus de 104 formations politiques pour un pays sous-peuplé, la pertinence et l’impact de cette inflation politique se posent.
Comparé à d’autres pays, le Gabon se distingue par une densité exceptionnelle de ses formations politiques. À titre d’exemple, le Bénin n’enregistre que 34 partis politiques pour une population de 13,8 millions d’habitants. Le Ghana necompte qu’environ 7 partis politiques pour 33,73 millions d’habitants. Une autre illustration, le Sénégal qui est un modèle de démocratie ne compte que 64 partis politiques pour 18 millions d’habitants. Que dire des États-Unis avec environ 51 partis actifs pour une population de 340 millions.
Face à ces chiffres, le cas gabonais interroge avec une multitude de formations politiques. La prolifération des partis semble démesurée au regard du nombre d’habitants (mois de 3 millions d’habitants), ce qui soulève des questions sur l’efficacité et la nécessité de ces formations.
Une des raisons de cette multiplication des partis est la tendance des figures politiques à créer leur propre formation à la suite de désaccords ou d’exclusions. De nombreux partis naissent ainsi de scissions ou de frustrations internes. Certains, une fois leur leader disparu ou inactif, donnent naissance à des partis dissidents. Des exemples comme Les Démocrates Libres ou encore l’Union Nationale Initiale illustrent bien ce phénomène.
Un frein au développement ?
La multiplication des partis politiques pose un problème d’organisation et d’efficacité de l’action politique. Elle favorise plutôt la dispersion des électeurs, rendant difficile l’émergence de majorités stables et cohérentes. Cette fragmentation affaiblit également la capacité des partis à structurer une opposition forte et constructive.
Lors du Dialogue national inclusif d’avril 2024, une des recommandations majeures était la révision des critères de création des partis politiques. Jusqu’à ce jour, peu de mesures concrètes ont été prises pour encadrer cette prolifération.