L’Union pour la démocratie et l’intégration sociale (Udis) a annoncé, par la voix de l’un de ses porte-paroles Edmond Epoma Ngadi, ce jeudi 13 mars 2025, son intention d’organiser des marches, des meetings et des sit-in afin de protester contre les poursuites judiciaires contre Hervé Patrick Opiangah (HPO). Toujours en cavale pour une affaire de mœurs présumée.
Lors d’une conférence de presse tenue au siège du parti à Owendo, un porte-parole de l’Udis a dénoncé un silence persistant des autorités gabonaises, malgré de nombreuses démarches entreprises. Selon lui, le parti a interpellé les plus hautes instances du pays, notamment le Parlement, la Cour constitutionnelle, la Cour des comptes et le Conseil d’État, sans obtenir de réponse favorable. « L’UDIS ayant épuisé avec responsabilité toutes les voies de recours et constatant l’inertie de la justice et le silence complice des autorités compétentes, se réserve le droit d’initier dans les tout prochains jours des sit-in et des marches de protestations dans le respect de l’ordre public, pour faire entendre raison et réclamer le retour de son Président Hervé Patrick Opiangah, sur la terre de ses ancêtres », a indiqué.
Selon l’Udis, les forces de l’ordre ont saisi des bijoux et une importante somme d’argent dans des conditions qu’elle qualifie d’illégales. « La justice Gabonaise peut-elle nous expliquer le lien existant entre une affaire pénale et le placement sous scellés de la Holding de la personne supposément impliquée, qui reste tributaire du principe de la présomption d’innocence ? Par quoi s’explique en outre le déploiement des agents de la Direction générale des services spéciaux, une force de 3e catégorie, en principe mobilisée pour la défense du territoire contre toute menace extérieure ou intérieure ? », s’est interrogé le porte-parole du parti politique.
Un silence pesant de la Présidence de la République
Malgré les revendications du parti, le chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, n’a toujours pas pris position sur cette affaire. L’Udis affirme avoir saisi la Présidence pour une rencontre avec les plus hautes autorités, mais sans succès jusqu’à présent. Ce silence est perçu par les militants du parti comme un refus d’engager un dialogue et un signe d’un traitement politique plutôt que judiciaire du dossier HPO.
L’affaire HPO pourrait bien devenir un sujet central de la campagne électorale. Récemment, l’ancien Premier ministre d’Ali Bongo a pris position sur ce dossier, relançant les débats sur une éventuelle instrumentalisation de la justice à des fins politiques. Alors que les échéances électorales approchent, l’Udis semble déterminée à faire de cette affaire un élément clé de sa mobilisation.