Dans une lettre ouverte, relayée par le média Gabonactu.com, le journaliste et écrivain s’est adressé au président de la République élu par un appel fort et sans détour à la responsabilité, à la vigilance et à la rupture véritable avec le passé.
« Notre République a été longtemps parasitée par le culte de l’impunité, du mensonge et de la jouissance facile. La Cinquième République doit naître sur d’autres fondations : le mérite, la vérité, la justice et la discipline collective », a écrit Dr Benicien Bouschedy Bouschedy, rappelant les attentes légitimes du peuple gabonais.
Après des décennies marquées par ce que beaucoup de personnes ont qualifié de « système criminel », où l’impunité des élites avait atteint son apogée, les Gabonais attendent désormais une restauration profonde, dans tous les secteurs et tous les aspects sans exception de titres ou de noms.
Dans ce contexte, Dr Bouschedy alerte le chef de l’État contre les figures du passé qui rôdent encore dans l’entourage du pouvoir : « Ne vous laissez pas enivrer par les flatteries de ceux qui, hier encore, acclamaient l’indignité de ceux qui nous privaient de rêves et de la moindre possibilité d’être humain dans notre propre pays. »
Selon bon nombre de Gabonais, une partie des collaborateurs actuels du Président Oligui Nguema est issue de l’ancien système Bongo-PDG. Plusieurs collaborateurs du régime déchu, hier encore fidèles serviteurs zélés d’Ali Bongo, semblent aujourd’hui rallier le nouveau pouvoir sans remise en question de leur passé politique. Ce recyclage suscite l’inquiétude et jette le doute sur la volonté réelle de rupture avec l’ancien système.
Pour Dr Bouschedy, le président doit ouvrir les yeux sur ces personnes, remplies de malice et déguisées en bons serviteurs. Car, au-delà des discours, c’est par les actes que se mesurera la crédibilité du nouveau régime.
À travers cette lettre ouverte, Dr Benicien Bouschedy ne se contente pas d’alerter, il exhorte. Il rappelle à Brice Clotaire Oligui Nguema que sa mission est née d’un espoir populaire, celui d’un changement radical et qu’il n’a pas le droit de trahir cet espoir.