Dans un entretien accordé à la rédaction de Gabonclic.info, le 19 février 2025, Justine Judith Lekogo, députée de la Transition et ancienne ministre déléguée aux Finances, revient sur son engagement entrepreneurial avec la création de la Société d’exploration et d’exploitation des mines et carrières (SEEMC). Un défi de taille dans un secteur largement dominé par des firmes internationales et par la gent masculine.
Gabonclic.info : Depuis plusieurs années, le peuple gabonais vous connaît comme un membre engagé de la société civile. Aujourd’hui, vous êtes à la tête d’une entreprise minière. Pouvez-vous nous parler de vos débuts ?
Justine Judith Lekogo : Avant de commencer, je tiens tout d’abord à vous remercier pour l’opportunité renouvelée de me présenter. En 2019, j’ai créé la Société d’exploration et d’exploitation des mines et carrières (SEEMC), avec l’ambition de contribuer au développement économique du Gabon, notamment dans un secteur stratégique comme l’exploitation minière. Cependant, l’obtention de mon autorisation d’exploitation a été un véritable parcours du combattant. Mon dossier a disparu, à plusieurs reprises, dans les services administratifs et j’ai dû refaire deux fois les études d’impact environnemental. Ces difficultés m’ont appris une chose essentielle : la patience et la persévérance, qui sont indispensables pour réussir dans les affaires au Gabon. Mon engagement dans la société civile m’a également aidée à surmonter ces obstacles, malgré les tentatives de certaines autorités de l’époque de me décourager financièrement.
Aujourd’hui, après la visite des agents du ministère des Mines sur votre site, quel message souhaitez-vous adresser aux autres femmes ?
Mon parcours illustre l’importance de l’implication des femmes dans les secteurs productifs. Trop souvent, des domaines comme les mines, l’agriculture ou l’industrie sont perçus comme réservés aux hommes. Pourtant, les femmes ont un rôle clé à jouer dans la transformation de notre économie. Il est crucial de changer les mentalités et d’encourager les femmes à investir dans ces secteurs. Lorsqu’elles sont bien soutenues et formées, elles deviennent des actrices majeures du développement et de l’innovation. L’inclusivité féminine n’est pas seulement une question d’égalité, mais une nécessité pour bâtir une économie plus résiliente et durable.
Quels sont les outils que vous avez mis en place pour optimiser la gestion de votre entreprise ?
Aujourd’hui, l’intelligence artificielle (IA) est un levier incontournable pour la gestion d’une entreprise moderne. Dans un monde de plus en plus compétitif, l’IA permet d’optimiser la prise de décision, de réduire les coûts et d’améliorer l’efficacité des processus internes, notamment en matière de gestion financière, de logistique et de production. Pour les femmes entrepreneuses, s’approprier ces technologies est essentiel. L’IA ne se limite pas à l’innovation, elle est devenue un outil indispensable pour assurer la compétitivité et la croissance durable des entreprises.
Un mot pour terminer !
Mon parcours est la preuve qu’avec de la détermination et une adaptation aux nouvelles technologies, les femmes peuvent jouer un rôle central dans l’économie. L’avenir du Gabon repose sur une participation active des femmes dans les secteurs stratégiques. Il est donc primordial de leur offrir les outils et la connaissance nécessaires pour réussir. L’égalité des chances et l’intégration des technologies comme l’IA seront des éléments clés pour bâtir une société plus prospère et inclusive.