La figure bien connue de la société civile gabonaise, a faite cette déclaration, ce vendredi 18 avril, au siège du Parti national des travailleurs progressistes (PNTP). Réagissant à l’annonce du décès tragique du footballeur Aaron Boupendza, très ému, le syndicaliste et actuel parlementaire de la Transition a d’abord exprimé ses condoléances à la famille du disparu. Et de revenir sur l’élection présidentielle du 12 avril 2025, qu’il considère comme injuste et manipulée.
Pour lui, cette élection n’a été qu’une « mascarade ». Il accuse les autorités d’avoir écarté plusieurs candidats, dont lui-même, pour orienter les résultats en leur faveur. Il doute aussi du chiffre officiel de 30 % d’abstention, affirmant que beaucoup plus de personnes ont refusé de voter à cause de nombreuses irrégularités dans les bureaux de vote. Selon lui, ce refus de participer au scrutin montre que beaucoup de Gabonais rejettent le système actuel et pourraient soutenir son mouvement.
L’un des points d’alerte majeurs de cette déclaration réside dans la critique du corpus institutionnel actuel. Jean Remy Yama met en garde contre une concentration excessive des pouvoirs entre les mains du président, renforcée par la nouvelle Constitution. Le président de la République contrôlerait, selon les propos du parlementaire de la Transition, la Cour constitutionnelle avec « cinq membres sur neuf » ainsi que la Haute cour de justice où il disposerait de « sept membres sur treize ». Il précise : « En cas de conflit avec le Parlement, selon la Constitution, c’est la Cour constitutionnelle qui décide », tout en soulignant l’absence de véritable équilibre des pouvoirs. « Le président dispose de tous les leviers », insiste-t-il, ce qui rend, selon lui, le rôle de l’opposition et des citoyens d’autant plus crucial.
Loin de se laisser gagner par le découragement, Jean Remy Yama appelle de toutes ses forces les Gabonais à transformer leur frustration en action.
A la vue de toutes ses réalités, l’ancien chef de file de Dynamique unitaire (DU), désormais vêtu du costume de sénateur, demande à la population une mobilisation nationale et immédiate autour de sa formation politique, le Parti national du travail et le progrès (PNTP), qu’il voudrait ériger en plateforme de vigilance citoyenne. « Les élections locales et parlementaires seront l’occasion pour le PNTP de s’ériger en véritable parti ou plateforme pour le contrôle de l’action de l’exécutif », affirme-t-il. En cela, il fait de la participation politique une nécessité pour rééquilibrer les forces et garantir la transparence de la gestion publique.
Le recalé de la dernière présidentielle lance aussi un appel à toutes les forces politiques et sociales du pays pour oublier les divisions passées et travailler ensemble. Selon lui, seule l’union permettra de reconstruire une démocratie plus juste et plus équilibrée. C’est pourquoi il réitère : « Peu importe nos désaccords d’hier, maintenant, il faut avancer ensemble. »
Avec détermination, il encourage les Gabonais à s’impliquer davantage dans l’action politique pour bâtir une alternative crédible et défendre une vraie démocratie.