Le jeudi 13 mars dernier, lors de son entretien sur TV5Monde, l’ancien Premier ministre d’Ali Bongo et candidat à l’élection présidentielle d’avril prochain, a une fois de plus critiqué la gestion de la transition menée par Brice Clotaire Oligui Nguema, son principal adversaire à cette élection.
Alain Claude Billie By Nze semble focaliser son discours plus sur le bilan du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), dirigé par Oligui Nguema. Contrairement à ce dernier, qui estime que ses véritables adversaires sont « le chômage, la vie chère, les infrastructures et bien d’autres maux qui minent le quotidien des Gabonais », Bilie By Nze s’attaque directement aux décisions prises par les militaires au pouvoir. « Nous lui reprochons de reproduire un système qu’il a prétendu combattre. Nous lui reprochons d’avoir plongé les finances publiques dans le rouge et de privilégier des dépenses de prestige. Nous lui reprochons d’avoir promis de restaurer les institutions et, 18 mois plus tard, aucune institution n’a été restaurée. En réalité, nous lui reprochons d’avoir menti aux Gabonais et de ne pas avoir tenu sa parole. Ce que nous souhaitons aujourd’hui, c’est de mettre un terme à cette transition et de le renvoyer, lui et ses soutiens, notamment les généraux, dans leurs casernes », a lancé le candidat.
Une position tranchée
Bilie By Nze estime qu’Oligui Nguema, ayant quitté son uniforme militaire, ne devrait plus être à la tête de la Garde républicaine ni du CTRI. Il considère cette situation comme une « irrégularité totale » et dénonce ce qu’il qualifie de « fossoyeurs de la République ».
L’ancien Premier ministre souligne également que le coup d’État du 30 août 2023, qui a renversé Ali Bongo, a été un frein à l’alternance démocratique. « Si les civils qui étaient responsables ont échoué, il y avait des civils dans l’opposition qui auraient pu prendre le pouvoir. Ce coup d’État a en réalité empêché l’alternance au Gabon, car il est survenu après une élection », a-t-il affirmé, faisant allusion au professeur Albert Ondo Ossa, qui réclame toujours sa victoire de la présidentielle d’août 2023.