samedi, avril 26, 2025
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Alfred Nguia Banda, ancien exilé politique en France : « Je réaffirme ma totale disponibilité et mon attachement au président Oligui Nguema, que je connais. »

Il se réclame républicain, très attaché à la morale et arrimé à des principes. Lui, c’est Alfred Nguia Banda, qui vient de rentrer au bercail après huit années d’exil en France, répondant ainsi à l’appel lancé par le président de la Transition, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, aux opposants et autres exilés politiques, au lendemain du « Coup de libération » du 30 août 2023. A l’approche de la campagne électorale pour la présidentielle du 12 avril 2025, l’ancien directeur général de la Marine marchande se dit disposé à mettre sa « modeste expérience au service du candidat Oligui Nguema ». Il l’affirme dans l’interview ci-dessous et dans laquelle il invite les Gabonais à l’unité et à l’amour, pour reconstruire ensemble notre pays. Lecture.

Entretien réalisé par

Gabonclic.info. Après neuf ans d’exil en France, vous êtes rentré au bercail alors que certaines langues avançaient que vous étiez confortablement installé à Montpellier. Quelles sont les raisons profondes de votre retour ?

Alfred Nguia Banda : je ne ferai pas la genèse de mon départ rocambolesque et traumatisant en exil dans une interview, mais plutôt dans un livre. Je tiens, effectivement, à rappeler que mon exil en France n’était pas un enfer. Au contraire, elle constituait un moment d’épanouissement intellectuel, relationnel, professionnel très productif. En effet, mon statut de Réfugié politique et celui de mes enfants, qui bénéficiaient de la protection subsidiaire, nous ont permis de mener une vie confortable, décente et à l’abri du besoin. C’est même l’un des meilleurs moments de ma vie. Le bonheur se retrouve partout, il suffit seulement de savoir l’exploiter. Nonobstant les conseils et réticences de certains de mes amis pour mon retour au Gabon, j’avais décidé de rentrer. En prenant cette grande décision, qui marquait un tournant de ma vie, je savais que je devais affronter l’hostilité d’une poignée d’ennemis souffrant d’un complexe pathologique.

Un proverbe gabonais dit :  » L’amour du village transcende la mort de la mère« . Mon retour est donc motivé par l’amour que je porte à mon Gabon. De plus, le renversement de l’une des dictatures les plus féroces d’Afrique par le Général Brice Clotaire Oligui Nguema et ses compagnons d’armes du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) se présentait comme une opportunité de renouer avec la terre natale. Il faut souligner qu’après ce coup de libération, le Général Oligui Nguema avait demandé aux opposants et aux réfugiés politiques de rentrer au pays. Cet appel était une bonne occasion de rassembler tous les Gabonais, tous les talents, toutes les intelligences autour d’un idéal : l’Unité et la Reconstruction du Gabon. Si les nouvelles autorités gabonaises estiment que je peux contribuer utilement au renouveau gabonais, ma disponibilité est entière.

Quelles sont vos relations avec le pouvoir ?

J’entretiens d’excellentes relations, depuis longtemps, avec le président de la transition politique, Brice Clotaire Oligui Nguema. Je vous surprendrai en vous disant que depuis mon arrivée, il m’a accordé une aide. Je le remercie infiniment. Je connais également plusieurs officiers généraux du CTRI, qui sont mes cadets et amis avec qui j’entretiens de bons rapports.

Vous êtes connu pour vos positions très tranchées. Êtes-vous prêt à repartir en exil ?

Monsieur le journaliste, votre question est une provocation, elle m’indispose. Moi, Alfred Nguia Banda, je me bats pour un ordre juste : la défense des valeurs républicaines, les libertés démocratiques, la morale, etc. Je n’ai aucune aversion, ni exécration, ni inimitié envers qui que ce soit. Je suis très fortement arrimé à des principes, à des convictions, à une discipline morale et intellectuelle qui m’invitent à stigmatiser et à réprouver des comportements déviants, la roublardise, la perfidie, la vilenie. Quand on travaille, par exemple, avec un chef, il faut lui dire la vérité, tout en mettant la forme, l’intelligence et l’élégance. Il ne faut jamais, délibérément, tromper le chef. Un collaborateur qui trompe son chef trompe tout un peuple, tout un Gouvernement ou toute une administration. Ce qui est vraiment inadmissible pour moi. Il ne faut pas aussi mentir à un chef pour obtenir un privilège ou un positionnement alléchant mais indu. Les collaborateurs, qui se livrent à ce genre de comportements abjects, portent l’épithète de transactionnel. Je suis un républicain très convaincu et très attaché à la morale. Donc, mon logos obéit à la morale républicaine. Je n’appréhende pas les mobiles pour lesquels je repartirai en exil.

Vous aviez déclaré que vous vous mettrez à la disposition du président Oligui Nguema, et que vous prendrez une part active à sa campagne électorale. Trois semaines après, tenez-vous encore ce langage ?

Monsieur le journaliste, je ne change pas au gré des vents. Je réaffirme ma totale disponibilité et mon attachement au président Oligui Nguema, que je connais. Je suis prêt à servir partout où le besoin se fait sentir, sans état d’âme. C’est cela être républicain. Concernant la campagne, je veux mettre ma modeste expérience au service du candidat Oligui Nguema, en prenant part à la réflexion et à la rédaction du projet de société. Mais si d’autres l’ont déjà fait, tant mieux.

Aviez-vous maintenu des contacts avec vos amis de la diaspora de France ?

J’ai des contacts permanents avec mes amis de la diaspora de France et d’Europe. Quelle que soit ma position, je ne pourrai jamais me séparer des membres de cette diaspora, qui m’a moralement soutenu dans la détresse. C’est Antoine de Saint Exupéry qui écrivait :  » C’est dans l’adversité que l’homme se découvre« .

Votre mot de fin.

Je vous remercie de m’avoir invité pour réaliser cette interview. Je voudrais inviter les Gabonais à s’aimer, à s’accepter au-delà de nos divergences politiques, de nos appartenances géo-ethnolinguistiques et de nos statuts sociaux. Un peuple divisé et qui ne s’aime pas se détruit et compromet le développement de son pays. Pourquoi s’entretuer inutilement pour les artifices de la vie ? Profitons du « Coup de libération » pour nous régénérer, nous oxygéner, en vue de reconstruire ensemble notre édifice commun, dans la paix et l’amour.

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