Depuis cette nuit, des menaces sur les réseaux sociaux de la part de certains compatriotes contre la tournée des membres de « Ensemble pour le Gabon » auraient été mises à exécution dans le Septentrion. Les scènes, visiblement d’invectives, circulant sur la toile attestent de cette situation.
Sur sa page Facebook, plus qu’un appel au secours, Joël Eric Bekale, un ancien ministre de la République et membre de la délégation de « Ensemble pour le Gabon », poste : « Nous sommes actuellement pris en otage dans un hôtel de Mitzic(Woleu-Ntem dans le Gabon) … Une quarantaine d’individus nous menacent de mort… Dans quel pays vivons-nous désormais ? »
Dans une vidéo postée sur la page Facebook de Marlène Fabienne Essola Efountame, une sympathisante du natif de Makokou, on y entend des haussements de ton et des brouhahas, probablement hostiles à Bilie-By-Nze et sa suite.
Dans la journée du mercredi, dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, un groupe des originaires de Mitzic menaçaient très clairement le dernier Premier ministre d’Ali Bongo « de ne pas parler ici ». Et de poursuivre : « S’il veut parler, qu’il aille parler chez lui à Makokou (…), et s’il s’entête… »
La suite ? Elle est presque connue de tous : Alain Claude Bilie-By-Nze et sa suite ont eu une très grosse frayeur. Joint au téléphone, un confrère proche de l’enfant terrible de Ntang-Louli révèle que « le procureur de la République est sur les lieux et il y a de fortes chances que la délégation suspende sa tournée dans le Woleu-Ntem. »
Au-delà de la déclaration du procureur de la République près du Tribunal d’Oyem – très attendue – sur les circonstances de ces événements malheureux, qui réveillent des souvenirs traumatisants, certaines questions méritent d’être posées : qui cherche à discréditer de l’intérieur la belle page d’un Etat démocratique ouverte par les militaires le 30 août 2023 ? A qui profitent réellement les évènements de Mitzic ? Qui veut réveiller les vieux démons du passé ?
D’autant plus que la tournée de la plateforme « Ensemble pour le Gabon » crédibilise notre système démocratique, et fait de Brice Clotaire Oligui Nguema un militaire qui promeut les valeurs respectueuses d’un Etat de droit. Mieux, ceux qui prétendent être ses soutiens devraient observer le caractère inclusif de sa méthode : échanger, échanger et échanger encore avec tout le monde, y compris Bilie-By-Nze.
« C’est vrai, l’ancien Porte-parole d’Ali Bongo a clivé le Gabon lors de leur règne. Mais nous devons, souhaite Hortense N., une compatriote originaire de la Nyanga, être meilleurs que ceux qui ont montré leur inhumanisme hier. Restons chez nous ou répondons argument contre argument à Alain Claude Bilie-By-Nze et évitons le piège des actions qui peuvent devenir incontrôlables. »
Comme quoi, à quelques jours de la fin de la Transition, il est de bon ton de respecter ce que nous avons décidé de faire de notre société : un Etat démocratique. L’essor vers la félicité est au bout de cet exercice.
