Malgré la publicité tapageuse sur les réseaux sociaux, le Samu social gabonais, dans son ensemble, traverse une tempête impétueuse. Le « sourire Colgate » constamment affiché par son directeur général, Wenceslas Yaba, ne serait en réalité qu’un effet de communication. La réalité serait affreuse, selon les employés de la capitale économique.
Les agents du Samu-social gabonais seraient-ils les « cordonniers mal chaussés » du secteur sanitaire gabonais ? C’est en tout cas ce que laissent entrevoir les différentes sorties et autres revendications du personnel de cet établissement dont la mission est d’aller à la rencontre des populations éloignées géographiquement et économiquement du système national de santé, et de leur offrir des soins de base, un accompagnement social et faciliter leur accès aux unités sanitaires de référence.
Mais depuis un certain temps, personne ne comprend plus rien dans l’activisme propagandiste de son directeur général, Wenceslas Yaba – « originaire »…de Mouila, oh pardon, de Lastoursville, non plus mais d’une localité dans le Haut-Ogooué, proche du Congo voisin – par ailleurs Conseiller spécial chef du département Santé et Affaires sociales du président de la République. Alors qu’il crie sur tous les toits que le Samu social est à la pointe de la technologie médicale, les agents réclament paradoxalement une couverture … sociale à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et à la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS), et de meilleures conditions de vie et de travail.

Initialement institué pour être un outil d’appui aux établissements sanitaires classiques, pour pallier leurs insuffisances, notamment à la proximité avec la population vulnérable, le Samu social gabonais bénéficie du soutien crucial du ministère des Affaires sociales. Depuis sa mise en service, en 2017, avec à sa tête le très remuant docteur Wenceslas Yaba, ce secours sanitaire semble sortir de son cadre de prédilection. Il était qualifié de ministre « bis » sous le règne de la légion étrangère. Comme si « ces » gens-là se protégeaient mutuellement.
Piquet de grève illimitée des salariés
Malgré les effets d’annonce à caractère propagandiste en guise de communication, le Samu social est loin de ses missions. Les déclarations, sur une certaine modernisation de ses installations, et un renouvellement constant de son matériel, ne seraient que des chimères car, les agents n’auraient connu la moindre amélioration de leurs conditions de travail et de vie. Et, depuis près de trois mois, les salariés en service dans la capitale économique, Port-Gentil, observent un piquet de grève. La revendication principale est le paiement de plusieurs arriérés de salaires, l’amélioration du cadre de travail. En tout cas, tout ce qui est contraire au tapage médiatique de son directeur général.
Cette situation qui perdure depuis des mois, voire des années,au Samu social, avait été le point d’achoppement d’un arrêt total de travail, en juin 2024, à Port-Gentil. « C’est une grève illimitée parce que nous en avons marre. Trop c’est trop ! Nous ne sommes pas immatriculés à la CNAMGS, ni à la CNSS, et nous sommes payés à 150 000 FCFA depuis l’ouverture. Nous n’avons pas de bulletin de salaire », s’était plaint une gréviste chez nos confrères de GabonActu.com.
Si les situations salariales et de vie des agents sont les principales revendications, les cadres de travail, qui ressemble plus à un esclavage des temps modernes, creuse un profond fossé entre les premiers responsables et leurs collaborateurs.
Licenciements arbitraires
« La relation entre les chefs et nous n’est pas agréable. Le plateau chirurgical ne répond plus aux normes, les pinces avec lesquelles on coud les patients sont rouillées et, à l’intérieur de l’ambulance, il nous est impossible de sortir le brancard. Avec tout ça, on nous demande de faire des chiffres, mais on le fait comment et dans quel type de conditions ? », s’est-elle demandé.
Dans ces conditions, comment le Samu social peut-il prétendre accomplir réellement les missions et sa vocation première ?
Depuis plusieurs mois, ces mêmes agents de Port-Gentil ont remis le couvert, par le déclenchement d’une grève illimitée. Le 4 février dernier, lors d’un sit-in, ils ont dénoncé les licenciements arbitraires en cours.
Les grévistes ont appelé à la rescousse, à travers les réseaux sociaux, le ministre des Affaires étrangères, Regis Onanga Ndiaye, natif de l’Ogooué-Maritime, tout en sollicitant des plus hautes autorités une attention particulière sur la chienlit en cours au Samu social local et en faire un véritable outil sanitaire au service de la population.
Les effets d’annonce et spots publicitaires de Wenceslas Yaba ne sont évidemment point des remèdes. Tout comme ses sourires niais, qui semblent plus une moquerie pour les patients qui lui servent de prétexte à un enrichissement abusif et personnel.