samedi, avril 26, 2025
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Gabon : Les magistrats reconduisent leur mouvement de grève tout en sollicitant l’indulgence des justiciables

La fronde sociale qui secoue l’appareil judiciaire gabonais se poursuit. Le président du Syndicat national des magistrats du Gabon (SYNAMAG), Landry Abaga Essono, a confirmé, vendredi 07 février, la reconduction de la cessation collective du travail initiée le 13 janvier dernier, en raison de l’absence de mesures concrètes du gouvernement pour la satisfaction de leurs doléances.

À ce qu’il semble, les hommes et femmes en toge ne sont pas prêts à baisser la garde. C’est du moins la quintessence de leur message au cours d’une rencontre avec la presse. Ils attendent des actes concrets de la part des gouvernants qui seraient silencieux face à la kyrielle de leurs revendications.  « La grève des magistrats ne cessera pas tant que nous n’aurons pas l’assurance que le gouvernement de la transition a mis en place l’ensemble des dispositifs garantissant à nos concitoyens un accès équitable et effectif à la justice », a déclaré le président du SYNAMAG.

Ce mouvement de protestation, réactivé après une suspension temporaire, avait été mis en veille lors de la promulgation par le président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, de la loi n°040/2023 portant statut général des magistrats. Cette réforme législative devait consacrer une amélioration substantielle des conditions de travail et de vie des magistrats, dans le but de garantir leur indépendance fonctionnelle et d’écarter toute influence susceptible d’altérer leur impartialité.

Malheureusement, plus d’un an après la promulgation de la loi portant statut général des magistrats, les décrets d’application nécessaires à sa mise en œuvre effective demeurent en suspens. Une situation que déplorent le SYNAMAG, qui dénonce l’inertie des pouvoirs publics et l’absence de volonté manifeste à honorer les engagements pris.

Le ministère de la Justice, pour sa part, assure que des avancées notables ont été enregistrées. Il indique notamment que « l’ensemble des décrets d’application ne générant pas d’incidence financière sont d’ores et déjà engagés dans le circuit administratif » et que des démarches sont en cours en vue de mobiliser les ressources nécessaires à la réhabilitation des infrastructures judiciaires et à l’amélioration des logements de fonction des personnels judiciaires.

Le garde des Sceaux, Paul Marie Gondjout, regrette le non-respect de l’observation du service minimum par les grévistes et fustige leur refus de se conformer aux principes du dialogue social. Il affirme être « disposé à engager des discussions constructives » mais relève que les syndicalistes privilégient des interlocuteurs extérieurs à leur ministère, au détriment d’une concertation directe avec leur tutelle.

La paralysie des juridictions engendre des répercussions considérables sur le fonctionnement de la justice, comme les retards sur les procédures judiciaires, les détentions provisoires prolongées et d’autres affaires qui sont mises en suspens. Autant de désagréments qui affectent les justiciables, principales victimes de ce climat de tension institutionnelle.

Conscient du préjudice subi par les citoyens, le président du SYNAMAG sollicite l’indulgence de la population et sa compréhension face à cette crise qui, selon lui, vise à rétablir un ordre judiciaire plus équitable. À défaut d’un compromis rapide entre les parties prenantes, la situation risque de s’enliser davantage, ce qui compromettrait durablement l’efficacité du service public de la justice et accentuerait encore plus la fracture entre les magistrats et les autorités de transition.

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