Le décès tragique de l’international gabonais Aaron Boupendza a ému bien au-delà des terrains de jeu. Dans une publication poignante sur son compte Facebook, daté du 21 avril dernier, l’international Jean Noël Amonome, gardien de but de la sélection nationale, a levé le voile sur un fléau aussi insidieux que ravageur : la dépression dans le milieu du sport de haut niveau.
« Nous souffrons en silence », écrit, d’entrée, le gardien de but des Panthères du Gabon, en soulignant les multiples pressions qui pèsent sur les épaules des footballeurs professionnels, à cause des attentes démesurées du public, des performances exigées par les clubs et les sélectionneurs, des sacrifices personnels et familiaux, des blessures parfois irréversibles, des critiques virulentes des médias ou des supporters et bien d’autres circonstances. « Le football est un métier aussi exigeant que destructeur. Derrière les projecteurs, nous faisons face à des défis mentaux immenses. La pression pour performer constamment engendre du stress, des échecs, des douleurs et mène, trop souvent, à la dépression », écrit le gardien des buts des Panthères.
Pour Amonome, cette maladie psychologique, encore largement taboue dans les vestiaires, agit comme une tueuse silencieuse. « Le plus souvent, nous souffrons en silence car nous sommes censés incarner la force, la résilience, le dépassement de soi. Parler de nos failles mentales, c’est encore perçu comme un aveu de faiblesse. »
Un appel à l’écoute et au soutien
Face à cette réalité alarmante, le gardien gabonais plaide pour une prise de conscience collective. Il invite les responsables sportifs à créer un environnement où les athlètes puissent s’exprimer sans pression, et bénéficier d’un accompagnement psychologique adapté. « Il est impératif de reconnaître les souffrances mentales dans notre profession. Nous avons besoin d’un soutien solide, bienveillant et professionnel, pour traverser les tempêtes que cache parfois notre silence. »
Ce témoignage, aussi sincère que bouleversant, relance le débat sur la santé mentale dans le sport professionnel. Un sujet longtemps relégué au second plan, mais dont les conséquences, comme le rappelle tristement la disparition de l’attaquant Aaron Boupendza, peuvent être irréparables.