dimanche, avril 27, 2025
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[Présidentielle 2025 au Gabon] : le Gabon marque un tournant démocratique

Pour la première fois depuis son retour au pluralisme politique, le Gabon a connu une élection présidentielle calme, transparente et saluée à l’unisson par les observateurs nationaux et internationaux. Une rupture avec des décennies de tensions post-électorales. Le ministère de l’Intérieur et ses démembrements donnent le la d’une République innovante et capable du meilleur.

Le scrutin présidentiel de 2025 restera sans doute gravé dans les annales de l’histoire politique gabonaise. Organisée dans un climat apaisé, avec la présence remarquée d’observateurs de l’Union africaine, de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), de l’Union européenne et de plusieurs Organisations non gouvernementales (ONG), cette élection s’est distinguée par sa transparence, son organisation méthodique et l’acceptation, dans la sérénité, des résultats annoncés par le ministère de l’Intérieur. Un fait rare, voire inédit, au Gabon, où les élections présidentielles ont longtemps rimé avec crispations, contestations, violences et dérives autoritaires.

Un passé électoral marqué par les troubles

Depuis son retour au pluralisme politique en 1990, le Gabon n’a jamais connu une élection présidentielle sans heurts et surtout meurtriers. En 1993, le premier scrutin post-Conférence nationale s’était soldé par de violents affrontements à Libreville et dans d’autres localités du pays. En 2009, à la suite du décès d’Omar Bongo Ondimba, la victoire contestée d’Ali Bongo avait provoqué des manifestations sévèrement réprimées.

Plus récemment, la présidentielle de 2016 reste un point sombre dans la mémoire nationale. L’annonce des résultats en faveur d’Ali Bongo avait plongé le pays dans une crise post-électorale sanglante, marquée par l’incendie de l’Assemblée nationale et d’autres biens publics, l’assaut militaire sur le quartier général de Jean Ping, des dizaines de morts et des centaines d’arrestations. Jean Ping, principal opposant, avait alors contesté les résultats jusqu’au bout, sans obtenir gain de cause.

En août 2023, dans un contexte de fatigue populaire face à un système à bout de souffle, les tensions palpables ont, une nouvelle fois, rythmé la campagne de cette présidentielle. Une guerre civile était même à craindre. Une intervention militaire, heureusement, mit un terme à un processus électoral contesté dès les premières heures du dépouillement le 30 août 2023, ouvrant la voie à une transition politique incarnée par le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), avec à sa tête le général Brice Clotaire Oligui Nguema.

Près de deux ans après cette rupture brutale mais saluée par tous les Gabonais, le Gabon semble avoir tourné une page. L’élection présidentielle d’avril 2025 a été organisée sous l’égide de nouvelles institutions de transition, dans un cadre juridique assaini et une Commission électorale largement remaniée. Les candidats ont eu un accès équitable aux médias publics ; les campagnes se sont déroulées dans le respect des règles démocratiques et, fait notable, aucun incident majeur n’a été signalé le jour du vote, ni après l’annonce des résultats.

Pour de nombreux analystes, cette élection pourrait constituer le socle d’une nouvelle culture démocratique gabonaise, basée sur la transparence, l’égalité des chances et le respect de la volonté populaire. Tout à l’honneur du ministre de l’Intérieur et ses collaborateurs qui ont anticipé sur les attentes des Gabonais. Il fallait rassurer, rassurer encore et toujours. Pas que ! Expliquer, expliquer dans le détail les incompréhensions sur tel ou tel autre aspect. « Tout est possible, dit Joël Ngoueneni Ndzengouma, fondateur du Mouvement Oligui Nguema 100%, lorsqu’on confie une mission donnée à quelqu’un de compétent et ouvert, humainement respectueux des autres, républicainement soucieux de l’harmonie entre les différents camps en compétition, cela ne peut produire la beauté de ce que nous vivons aujourd’hui. Hermann Immongault a montré que l’homme gabonais est capable. Son équipe et lui nous rendent fiers de nous-mêmes »

Vers un Gabon réconcilié

Le Gabon montre désormais une image réconciliée avec elle-même, où les leçons du passé semblent avoir été pleinement retenues. Reste à savoir si cette dynamique va perdurer, et si les institutions nées de cette transition sauront résister à l’épreuve du temps et des intérêts partisans. Mais en ce mois d’avril 2025, un vent d’espoir souffle indéniablement sur la démocratie gabonaise. Qu’il en soit ainsi !

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