C’est une annonce qui a fait l’effet d’un séisme bienfaisant dans les rangs longtemps oubliés des retraités et des fonctionnaires gabonais. Après plus d’une décennie d’attente, le gouvernement de la Transition a honoré l’un de ses engagements les plus scrutés : le paiement de la dette sociale accumulée depuis plus de 10 ans, à hauteur de 28,7 milliards de francs CFA pour les retraités, et 37 milliards pour les fonctionnaires.
Dans un pays habitué aux promesses sans lendemain, la matérialisation d’un tel acte marque un tournant décisif dans la relation entre l’État et ses agents, entre la parole politique et sa traduction en acte concret. C’est aussi un signal fort envoyé à l’ensemble des citoyens : le Gabon nouveau, promis par le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, prend forme dans les actes, pas seulement dans les discours.
Dès son arrivée à la tête de l’État, le général Oligui Nguema avait annoncé la couleur : remettre le Gabon sur les rails, une vision qui ne passerait pas uniquement par de grands projets d’infrastructure ou des réformes institutionnelles. Cela impliquerait aussi de réparer les injustices sociales patiemment et négativement enracinées dans la gestion étatique. Parmi celles-ci, la dette envers les retraités et les fonctionnaires apparaissait comme une blessure vive, un symbole de l’abandon institutionnalisé.
Ce chantier a été confié au ministre du Budget et de la Dette, Charles M’ba, qui a su conjuguer rigueur technocratique et sens de la justice sociale. Sous sa houlette, les services de la Caisse des Pensions et des Prestations Familiales des agents de l’Etat (Dg Carl Ngueba Boutoundou), Direction de la Solde (Directeur Jean-Jacques Bouka Bouka) et la direction générale de la Comptabilité Publique et du Trésor (Dg Luther Steeven Abouna Yangui) ont opéré un travail de fourmi : vérification des créances, assainissement des fichiers, planification des décaissements… Le tout dans une transparence rare, saluée aussi bien par les syndicats que par les bénéficiaires eux-mêmes.
Une réparation, mais aussi un pari sur la confiance
Ce paiement, inédit par son ampleur et son symbole, va au-delà de la simple régularisation comptable. Il réinstaure la confiance dans l’État. Pour les retraités, souvent réduits à une survie précaire après des décennies de service, cette manne financière est un souffle, presque un rétablissement de leur dignité. Pour les fonctionnaires actifs, c’est un signal que l’effort et la loyauté à l’égard de la République peuvent enfin trouver récompense. Il s’agit aussi d’un message politique puissant : celui d’un État qui respecte ses engagements, qui regarde dans les yeux ceux qu’il a trop longtemps négligés. Une logique à mille lieues du clientélisme et des renvois aux calendes grecques.
Ce paiement pourrait bien faire date dans l’histoire sociale du Gabon. Il est à la fois une réponse à une demande pressante et le socle d’une nouvelle philosophie de gouvernance, où l’État ne se contente plus de promettre, mais agit, même sur des terrains complexes et budgétairement sensibles. Cela exige courage politique, rigueur budgétaire et un sens aigu de l’équité. Trois qualités incarnées dans ce dossier par le tandem Oligui Nguema dont l’action conjointe tend à redéfinir la nature du contrat social entre l’administration et ses agents.
Et maintenant ?
Le défi reste immense. La régularisation de cette dette sociale n’est qu’une étape. Le chantier des pensions, des rappels salariaux, des indemnités non versées, et plus globalement de la réforme du système de rémunération de la Fonction publique, demeure ouvert. Mais en matérialisant cette promesse, le pouvoir de Transition envoie un message clair : au Gabon, la justice sociale ne sera plus un slogan. Elle est devenue une réalité.
Question : si Ali Bongo et ses gens étaient toujours au pouvoir, la restauration de la dignité des Gabonais allait-elle avoir lieu ? Les Alain Claude Bilie By Nze et les autres ne devraient-ils pas continuer à jouir du Gabon en oubliant le reste de la population ?
C’est pourquoi, les Gabonais ne devraient jamais oublier d’où nous venons.