Le SNS-AS-PF a tenu, le mardi 8 avril, une conférence de presse à la Bourse du Travail de Bamako. L’objectif principal de cette rencontre avec les médias était d’informer l’opinion publique sur plusieurs dossiers concernant les conditions de travail et les droits des personnels du secteur de la santé et de l’action sociale.
Le secrétaire général du Syndicat national de la santé, de l’Action sociale et de la promotion de la Femme (SNS-AS-PF), Loseny Bengaly, a exposé les préoccupations majeures du syndicat. Tout en soulignant la volonté de privilégier le dialogue social dans le cadre du pacte social et de croissance économique, il n’a pas hésité à mettre en lumière des situations alarmantes nécessitant une action urgente.
Crise au Centre de recherche de lutte contre la drépanocytose : salaires impayés et contrats précaires
Le point central de cette conférence de presse a été la situation désastreuse au Centre de recherche de lutte contre la drépanocytose. Selon le secrétaire général, le personnel de ce centre accuse un retard de trois mois de salaire, passant la fête de Ramadan sans rémunération. Cette situation découle de problèmes contractuels persistants. M. Bengaly a révélé que des employés travaillant depuis plus de dix ans n’avaient pas de contrats conformes. Suite à une inspection, la direction avait initialement proposé des contrats à durée indéterminée, avant de revenir sur sa décision pour imposer des contrats à durée déterminée. Une tentative de licenciement en fin d’année dernière, jugée irrégulière par le syndicat, a également exacerbé les tensions.
Face à cette crise, le SNS-AS-PF s’y est impliqué activement, informant l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) et en sollicitant l’intervention du ministère de la Santé. Des discussions avec celui-ci ont permis d’obtenir une promesse d’élaboration de contrats à durée indéterminée et le paiement des salaires en souffrance, apportant une lueur d’espoir pour les travailleurs concernés.
Tensions à l’Hôpital du Mali : Ingérence dans la représentation du personnel et gestion contestée
Le syndicat a également levé le voile sur des problèmes persistants au sein de l’Hôpital du Mali. Une tentative de la direction d’imposer un représentant du conseil d’administration a été fermement dénoncée. Le SNS-AS-PF a rappelé que la désignation du représentant du personnel au sein de cette instance relève de la prérogative syndicale. Un autre point de friction concerne la gestion du personnel. Le cas d’un spécialiste, de retour de congé de formation, se retrouvant sous la supervision d’un généraliste, son ancien élève, a été soulevé. La direction justifierait cette situation en arguant que «la fonction prime sur le grade», une logique que le syndicat réfute catégoriquement dans un contexte technique où l’ancienneté et la qualification devraient prévaloir.
Crise syndicale à Bafoulabé : Ingérence de la direction et bureau parallèle
L’onde de choc des problèmes syndicaux s’étend jusqu’à Bafoulabé, où le secrétaire général du comité syndical a été destitué avec l’implication du médecin-chef, aboutissant à la mise en place d’un bureau parallèle non reconnu par l’union régionale de Kayes. Le SNS-AS-PF a été saisi de cette affaire et a demandé au médecin-chef de se retirer de la gestion des affaires syndicales.
Préoccupation persistante concernant la gestion des contractuels
Enfin, le syndicat a réitéré sa préoccupation concernant la gestion des agents contractuels, une problématique qui perdure depuis 2009. Bien qu’une avancée ait été constatée avec l’adoption d’un mécanisme de financement pour ces personnels payés sur fonds propres, le SNS-AS-PF déplore l’intégration des contractuels de 2019 au grade de base, estimant que cela les pénalise.
Enfin de compte de cette conférence de presse, le Syndicat national de la santé, de l’action sociale et de la promotion de la Femme a clairement affiché sa détermination à défendre les droits et les intérêts de ses membres. Tout en privilégiant le dialogue. Le syndicat n’hésiterait pas à monter au créneau si des solutions concrètes et équitables ne sont pas rapidement trouvées aux problèmes exposés.