Sous l’ère Ali Bongo, ils régnaient au sommet de l’Etat. Ils n’avaient de compte à rendre à personne. Jouissant sans vergogne des ressources du Gabon, ils narguaient les enfants de ce pays qui croupissaient dans la misère. Ils, c’étaient Maixent Accrombessi et Liban Soleman, l’omniscient et l’omnipotent directeur de cabinet de l’ex-chef de l’Etat. Ce dernier a carrément abandonné « ses terres » de Ndjolé pour un autre pays, celui de son cœur : le Rwanda.
Au plus fort du régime d’Ali Bongo, les Gabonais ont assisté à de nombreuses falsifications et impostures au plus haut sommet de l’Etat. Ce fut le cas du chef de cabinet du président de la République, « ce Gabonais pur jus originaire de Ndjolé, via Mogadiscio, Liban Soleman », dixit Marc Ona Essangui, actuel vice-président du Sénat et membre du bureau du Rassemblement des Bâtisseurs (RDB).
Sous d’autres cieux, plusieurs Gabonais devraient rendre des comptes à la justice pour parjure. Car, lorsque le Somalien affirmait, haut et fort, qu’il était originaire de Ndjolé, cette allégation a trouvé un écho favorable du côté du département de l’Abanga-Bigné, où des originaires de cette localité, sachant pourtant qu’il n’en était rien, n’ont pas hésité à authentifier ces allégations.
C’était aussi le cas de Maixent Accrombessi, le Nkani de Bongoville, propulsé directeur de cabinet du président Ali Bongo. Ou d’un autre, encore dans les arcanes du pouvoir au sein d’une société de la nébuleuse Olam, qui disait être originaire d’Ovan.
Ces confrères qui dénonçaient le danger de ces nominations
Tout au long des quatorze ans du « règne néfaste » d’Ali Bongo Ondimba, les médias libres avaient constamment dénoncé la nomination de certains étrangers à des postes stratégiques. Mais cette presse avait été traitée de xénophobe. Les journaux au service de « la légion étrangère » tombaient, à bras raccourcis, sur ces confrères qui dénonçaient le danger de ces nominations.
Quatorze ans après, il est une évidence : les Gabonais, qui étaient dans leurs droits de dénoncer cette immixtion autorisée par Ali Bongo des étrangers dans les affaires publiques de leur pays, étaient de véritables patriotes. Car, avant même que leur bienfaiteur ne perde le pouvoir, ces apatrides avaient déjà tourné le dos au Gabon, qui a fait d’eux des magnats de la finance. Maixent Accrombessi, devenu milliardaire, est allé s’acheter un royaume en son pays, le Bénin.
Pour certifier la véracité de l’aphorisme qui déclare que « le mal des Gabonais vient des Gabonais eux-mêmes », l’originaire de Ndjolé, Liban Soleman, une fois les poches pleines, est devenu un grand promoteur immobilier au Rwanda, au détriment de sa ville natale. Le parcours de cet aventurier devrait servir de leçon.
Des véritables nationaux
La promotion des Gabonais d’adoption cupides ne doit plus se faire au détriment des véritables nationaux. Car, non seulement ces intrigants n’apportent rien au pays, mais une fois devenus riches, choisissent d’autres contrées pour jouir du fruit de leur larcin, ou retournent chez eux, en prenant le soin de vider les caisses de l’Etat.
Liban Soleman est un cas typique, du fait que même nommé au poste d’ambassadeur du Gabon en Arabie Saoudite, il n’a jamais pris ses fonctions dans ce royaume. Les Saoudiens voyaient en lui un homme fortement controversé. D’où le rejet de sa nomination.
Et pour cause, en plus d’être Gabonais et Somalien, Liban Soleman détient aussi les nationalités rwandaise et américaine. Ce qui a posé un réel problème à l’Arabie Saoudite, qui ne pouvait accepter sur son territoire un ambassadeur ayant plusieurs nationalités et, pouvant aussi servir d’espion pour les Etats-Unis.
Un exemple que les habitants de Ndjolé n’ont pas eu le courage de suivre, certainement pour favoriser Denise Mekam’ne, alors première personnalité politique de la localité.