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Gabon : Grève illimitée des agents de Comilog sous haute surveillance à Owendo

Owendo, 6 mars 2025 – Un climat social délétère s’installe au sein de la Compagnie minière de l’Ogooué, où les travailleurs, en proie à une profonde exaspération, ont enclenché une grève générale illimitée sur leur site de production à Owendo. Cette mobilisation, qui traduit l’intensité des crispations entre les employés et la direction générale, s’est déroulée sous une présence massive des forces de l’ordre, une situation qui soulève de vives préoccupations quant au respect des libertés syndicales et du droit de grève au Gabon.

Si la direction de Comilog ne cesse de se targuer des performances économiques remarquables, le malaise social qui gangrène l’entreprise ne saurait être occulté. Depuis plusieurs mois, le dialogue entre la tutelle, les partenaires sociaux et l’Etat semble improductif, laissant place à une grogne persistante. Les syndicats dénoncent notamment le non-respect des engagements pris lors des précédentes négociations et l’absence de mesures concrètes en réponse à leurs revendications.

Exigence de la hausse des salaires

Parmi les griefs des salariés figure la question épineuse de la revalorisation salariale. La direction de Comilog justifie la stagnation des rémunérations par une nécessaire rationalisation des coûts. Un argument balayé d’un revers de la main par les syndicats, qui soulignent l’incohérence d’une telle position au regard des bénéfices colossaux engrangés par l’entreprise. Ils réclament une répartition plus équitable des richesses, arguant que les employés gabonais, principaux artisans du succès de Comilog, méritent une juste rétribution.

Le spectre de la préférence étrangère

Autre pomme de discorde : la place prépondérante accordée aux expatriés au sein de l’organigramme de l’entreprise. De nombreux postes stratégiques sont attribués aux travailleurs étrangers, souvent au détriment des nationaux pourtant issus de l’École des mines et formés aux exigences du secteur. Une situation perçue comme une injustice flagrante, d’autant plus que ces travailleurs étrangers bénéficieraient de rémunérations nettement supérieures à celles de leurs homologues gabonais. Cette disparité salariale alimente le sentiment d’exclusion et exacerbe les tensions sociales.

Un dialogue social sous haute tension

Si les travailleurs espéraient faire entendre pacifiquement leur voix, la forte mobilisation des forces de l’ordre sur le site d’Owendo ouvre la porte à toutes les suspicions. Cette démonstration de force a été immédiatement dénoncée par Dynamique unitaire, principale centrale syndicale du pays, qui y voit une atteinte manifeste aux libertés fondamentales. Malgré l’intensification du mouvement, les syndicats réitèrent leur volonté deparvenir à une issue négociée. Leur objectif, affirment-ils, n’est nullement d’entraver la production, mais bien d’obtenir des avancées concrètes sur leurs revendications. Reste à savoir si la direction de Comilog et les autorités gabonaises sauront entendre l’appel au dialogue ou si ce bras de fer social, dont l’issue demeure incertaine, pourrait prendre une tournure encore plus radicale.

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