Owendo, 6 mars 2025 – Face à l’agonie sociale de plus Sept mille salariés abandonnés à leur sort, suite à l’affaire Opiangah, l’Union pour la démocratie et l’intégration sociale (UDIS) a, une fois de plus, élevé la voix. Au cours d’une conférence de presse, tenue à son siège d’Owendo, le parti, par l’intermédiaire de son porte-parole, Edmond Epoma Ngadi, a alerté l’opinion publique, particulièrement les plus hautes autorités sur la situation préoccupante des employés de la holding HPO.
Plongés dans une précarité extrême, depuis la mise sous scellés de l’entreprise, ces travailleurs se retrouvent privés de toute ressource vitale. En effet, créée par Hervé Patrick Opiangah, cette société, aujourd’hui à l’arrêt, est au centre d’une affaire judiciaire aux contours troubles, soulevant une vive polémique qui interroge sur les véritables motivations d’une telle paralysie.
Une détresse humaine passée sous silence
Si dans les premiers jours qui ont suivi la disparition de son fondateur, l’onde de choc ne s’était pas encore traduite en crise sociale manifeste au sein de l’entreprise. Aujourd’hui, la situation des employés de la holding HPO frôle l’insoutenable. Plus de quatre mois après la fermeture de l’entreprise, ses milliers de travailleurs, autrefois autonomes et productifs, sombrent désormais dans une détresse absolue, incapables d’assurer le quotidien de leurs familles.
L’UDIS annonce ne plus comprendre ce qui se passe dans cette affaire politico-judiciaire. Sinon, comment justifier le silence fait autour de la détresse de tant de Gabonais, réduits à la misère du jour au lendemain, pour une affaire qui ne les concerne point ? Le seul tort à eux reproché serait-il d’exercer leur métier au sein de cette entreprise ? La formation politique dénonce une situation cruelle, injustifiée et porteuse de lourdes conséquences humaines et économiques.
Un imbroglio politico-judiciaire
L’UDIS met en lumière les nombreuses contradictions autour de cette affaire. À ses yeux, il existe une confusion manifeste entre les poursuites judiciaires engagées contre Hervé Patrick Opiangah et le traitement réservé à son entreprise et à ses employés. Selon Edmond Epoma Ngadi, le parti détient des éléments tangibles, recueillis par un huissier de justice, qui remettent en question les fondements mêmes des accusations portées à l’encontre de l’ancien député de Mounana (Haut-Ogooué). À ce titre, l’UDIS va plus loin et soupçonne une instrumentalisation politique de ce dossier.
Cette situation devenue insoutenable pour de nombreux Gabonais, où la justice, la politique et l’économie s’entremêlent dangereusement, nourrit un climat délétère qui, selon l’UDIS, pourrait saper les efforts de réconciliation nationale tant prônés par la Transition.
Multipliant les démarches, l’UDIS n’a cessé de solliciter les plus hautes autorités du pays afin d’obtenir un règlement équitable et urgent de cette crise sociale. Si certaines institutions ont manifesté un intérêt ce dossier sensible, le Palais du bord de mer demeure malheureusement inaudible.
Le parti, tout en reconnaissant l’intensité des obligations du Chef de l’État pour le bien-être de ses compatriotes, espère une prise de position claire et une action rapide de celui-ci. Dans l’attente d’un signal fort du Président de la Transition, Hervé Patrick Opiangah a, de son côté, interpellé plusieurs figures majeures de la plateforme Alternance 2023, notamment Paulette Missambo, Présidente du Sénat et le Professeur Albert Ondo Ossa, dans l’espoir d’un soutien décisif en sa faveur.
Les limites de l’appel de Bertrand Zibi
Dans ce tumulte, Bertrand Zibi Abeghe, ancien député du département du Haut-Ntem (Woleu-Ntem), dans une récente prise de parole, a invité Hervé Patrick Opiangah à rentrer au bercail. Si cette initiative témoigne d’une volonté d’apaisement, l’UDIS juge néanmoins cet appel insuffisant et dépourvu de garanties réelles. En effet, seul Brice Clotaire Oligui Nguema, en sa qualité de Président de la Transition et garant de la justice et de la stabilité nationale, serait en mesure d’assurer un retour sécurisé et sans représailles pour son leader.
Un plaidoyer pour la réconciliation et la justice sociale
Au-delà du cas individuel d’Hervé Patrick Opiangah, l’UDIS insiste sur l’urgence d’une solution pour les 7 000 employés sacrifiés sur l’autel d’une affaire totalement opaque. Le parti réaffirme que cette situation n’est ni une vendetta politique ni une querelle de personnes, mais bien une divergence idéologique qui ne doit en aucun cas se traduire en souffrance pour des Gabonais innocents.
Dans un esprit de justice, d’équité et de réconciliation nationale, l’UDIS exhorte le Président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, à briser le silence et à prendre des mesures concrètes pour remédier à cette crise. Car laisser ces mères et pères de familles dans la détresse, serait un coup porté à l’unité et à la promesse de renouveau du pays.